Joseph Ben Matthias ha-Cohen, plus communément appelé Josèphe, était un juif, né en 37 ap. J.C., fils d’une famille aristocratique sacerdotale. Sa langue natale était l’Araméen, il connaissait aussi l’hébreu, et tous les écrits de Josèphe dont nous disposons aujourd’hui sont écrits en grec. A différentes époques, ses intérêts religieux l’ont poussé à étudier et à s’associer avec les Sadducees, les Essenes, et les Pharisiens qui constituaient les trois groupes juifs majeurs. Alors qu’il était Général pendant la révolte juive entre 66 et 73 ap. J.C., il a été capturé par les Romains lors du Siège de Jotapata en Galilée et a rapidement changé de clan, devenant un fervent serviteur du futur empereur flavien Vespasien. Il est ensuite devenu citoyen romain, et c’est alors qu’il a pris le nom de Flavius Josèphe.
Son travail littéraire regroupe “La Guerre des Juifs”, “Antiquités Judaïques”, “Contre Apion”, et une autobiographie. Les deux premiers sont fréquemment lus par ceux qui étudient la Bible grâce aux nombreuses informations qu’ils offrent au sujet de l’histoire juive et des évènements qui ont entouré la vie du Christ et celles des apôtres. “La Guerre Juive”, pourtant, est en premier lieu une œuvre historique classique et doit être considérée comme telle. Dans cet ouvrage, Josèphe a tenté d’expliquer pourquoi Dieu a permit aux Romains de vaincre les Juifs et de détruire leur temple. Avec le recul, Josèphe percevait la rébellion comme le résultat des actions menées par les politiciens révolutionnaires, qu’il percevait comme des bandits qui se montraient hostiles avec la classe à laquelle Josèphe appartenait, l’aristocratie juive. Josèphe a, de même, tenté de défendre ses propres patrons, les empereurs flaviens Vespasien et Titus, en suggérant, par exemple, que lorsque Titus a tenté de capturer Jérusalem en 70 ap. J.C., il souhaitait épargner le temple mais c’est un soldat romain, agissant seul, qui a jeté une branche en feu dans le sanctuaire. Les célèbres derniers mots que Josèphe a placés dans la bouche de Eléazar à Massada constituent un discours rhétorique typique, et le suicide des Zealots trouve des parallèles dans l’histoire grecque et romaine.
Dans les dernières années, Josèphe a ressenti le besoin de défendre la réputation et le statut du peuple juif. “Antiquités Judaïques” semble être un sous-genre de ce que l’on nomme quelquefois “histoire apologétique”, un type d’écrits historiques qui a pour but de défendre et d’expliquer son sujet à une culture plus grande et dominante. Dans cet ouvrage, Josèphe souligne l’ancienneté du peuple juif et la noblesse de ses traditions. D’autres passages de cette œuvre qui aborde les mêmes sujets que ceux développés dans “La Guerre des Juifs” offrent une représentation de ces épisodes relativement différente. Par conséquent, bien que de nombreux lecteurs acceptent son œuvre sans la critiquer aujourd’hui, nous devons nous souvenir des changements qui sont survenus dans le temps et qui sont liés à l’évolution politique ainsi qu’à l’évolution personnelle de cet auteur.
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