Comment nous sommes exaltés par la grâce de Dieu quand nous ne sommes pas à la hauteur(+ Comment cela nous permet-il d’être comme lui, et pas seulement avec lui)
Le pouvoir de nous exalter
On peut à juste titre se demander comment l’expiation peut être efficace dans la vie des mortels. Bien que nous essayions d’être dignes et de nous repentir de nos péchés, en fin de compte, nous sommes tous, d’une manière ou d’une autre, des serviteurs inutiles (voir Mosiah 2:21). Etant donné nos faiblesses et nos fréquents manquements, comment pouvons-nous recevoir les nombreuses bénédictions de l’expiation dans notre vie ? Comment pouvons-nous ressentir son pouvoir purificateur, ou sa paix, ou son secours, ou sa liberté ? Comment un être imparfait devient-il parfait et exalté ?
Néphi donna la réponse suivante : « Nous savons que c’est par la grâce que nous sommes sauvés, après tout ce que nous pouvons faire» (2 Néphi 25:23). Il aurait pu écrire, « Nous savons que c’est par la grâce que nous pouvons être exaltés, après tout ce que nous pouvons faire ». Certains n’ont pas compris cette écriture, pensant que l’exaltation apporte le pouvoir purificateur, alors que nos œuvres seules apportent le pouvoir de perfectionnement ; ainsi, travaillant main dans la main, l’exaltation est atteinte. Mais cette interprétation n’est pas correcte. Il est vrai que l’expiation apporte le pouvoir purificateur. Il est également vrai que les œuvres sont un ingrédient nécessaire au processus de perfectionnement. Mais sans l’expiation, sans la grâce, sans le pouvoir du Christ, toutes les œuvres du monde seraient insuffisantes pour le perfectionnement de ce ne serait-ce qu’un seul être humain. Les œuvres doivent être associées à a grâce pour perfectionner et purifier une personne jusqu’à l’exaltation. En d’autres termes, la grâce n’est uniquement nécessaire pour nous purifier, mais aussi pour nous perfectionner.
Le LDS Bible Dictionary définit la grâce comme étant « un moyen divin d’aide ou de force » rendu possible grâce à l’expiation. Il ajoute que cette grâce est un moyen d’obtenir « de la force et de l’aide pour faire de bonnes œuvres que [les hommes] ne seraient pas en mesure d’assurer uniquement par leurs propres moyens ». Et enfin, il affirme que la grâce est « un pouvoir habilitant » nécessaire pour élever les hommes au-dessus de leurs faiblesses et de leurs défauts, afin qu’ils puissent « s’emparer de la vie éternelle et de l’exaltation après avoir fourni leurs meilleurs efforts ». En substance, la grâce est un don de pouvoir divin, rendu possible par l’expiation, qui peut transformer un simple mortel avec tous ses manquements en un dieu doté de toutes ses forces, à condition que nous ayons fait « tout ce que nous pouvons faire » (2 Néphi 25:23). C’est exactement ce que Pierre enseigna : « La divine puissance [du Christ] nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété » (2 Pierre 1:3 ; italiques ajoutées).
Le principe divin à retenir ici est le suivant : Dieu utilisera ses pouvoirs divins pour nous exalter, mais seulement si nous avons fait tout ce qui est en notre pouvoir pour atteindre ce but. Le frère de Jared a appris ce principe quand il a demandé au Seigneur de la lumière pour les bateaux des Jarédites. Le Seigneur aurait pu lui donner immédiatement une solution. Au lieu de cela, il répondit : « Que veux-tu que je fasse pour que vous ayez de la lumière dans vos bateaux ? » (Ether 2:23). Avec ce défi divin, le frère de Jared conçut et appliqua un plan ingénieux : il fondit dans un rocher seize pierres transparentes qu’il apporta au Seigneur, en lui demandant de les toucher, « afin qu’elles brillent dans les ténèbres » (Ether 3:4). Une fois que le frère de Jared avait fait de son mieux, la porte des pouvoirs célestes fut grande ouverte.
La résurrection de Lazare illustre de manière spectaculaire cette même loi céleste. Le Sauveur s’approcha du sépulcre ou de la grotte où Lazare était étendu depuis quatre jours. Il demanda à ceux qui se trouvaient à proximité d’enlever la pierre qui était placée devant. Puis, d’une voix forte, il s’écria : « Lazare, sors » (Jean 11:43), et les écritures nous disent que « le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandes, et le visage enveloppé d’un linge ». (Jean 11:44). A ce moment-là, Jésus commanda qu’on lui enlève ses bandages. On pourrait se demander pourquoi Jésus ne déplaça pas la pierre d’un claquement de doigt, ou pourquoi il n’a pas enlevé les bandages du corps revenu à la vie. Sa réponse était une démonstration de l’économie, à savoir que nous devons faire tout ce que nous pouvons et que, lorsque nous avons atteint nos limites, lorsque nous avons dépensé toutes nos énergies mentales, morales et spirituelles, les pouvoirs du ciel interviennent. L’homme peut enlever la pierre et désenvelopper le corps, il doit donc le faire, mais seul le pouvoir de Dieu peut rappeler les morts à la vie. En conséquence, seul ce dernier événement a été dicté par Dieu. C’est ce même principe qui gouverne notre exaltation.
Quand nous ne sommes pas à la hauteur
Dans certains cas, nos meilleurs efforts, aussi extraordinaires soient-ils, sont tout simplement insuffisants. Ce n’est pas seulement une question de temps et d’efforts (c’est-à-dire que si nous avions assez de temps et si nous étions disposés à faire des efforts, nous finirions par devenir des dieux) ; c’est plus que cela. C’est aussi une question de capacité. Pouvons-nous, seuls et sans aide artificielle, voler dans les airs ? Nous pouvons avoir l’envie impérieuse de le faire. Nous pouvons sauter de la falaise et tenter l’entreprise avec une détermination implacable, nous pouvons avoir des biceps extraordinairement développés, nous pouvons faire tourner nos bras à une vitesse étonnante, nous pouvons avoir un doctorat en aérodynamique, nous tomberons quand même. Si nous désirons voyager comme Dieu le fait, un pouvoir extérieur doit transformer notre corps physique en un corps céleste.
Pouvons-nous acquérir la sagesse de Dieu par nous-mêmes ? Et si, au cours de l’éternité, nous pouvions lire chaque livre, maîtriser toutes les équations mathématiques et conquérir toutes les langues ? Serions-nous alors intellectuellement égaux de Dieu ? La réponse est un non retentissant ! Nous serions toujours restreints par un esprit limité, à un nombre limité de pensées à un moment donné. Le Seigneur a fait référence à cette disparité : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies… Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, Et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Esaïe 55: 8-9). Le roi Benjamin exprima les mêmes sentiments : « Croyez que l’homme ne comprend pas tout ce que le Seigneur peut comprendre » (Mosiah 4:9). Parfois, d’une manière ou d’une autre, quelque part, nous avons besoin d’un « ajout ». Nous devons recevoir une dotation divine pour pouvoir entretenir simultanément de multiples pensées, même des pensées infinies. Alors seulement, notre esprit peut commencer à devenir semblable à celui de Dieu.
Nous ne pouvons pas devenir comme Dieu sans une telle dotation, autrement dit, sans une manifestation de grâce. Et cette grâce vient de l’expiation de Jésus-Christ. Telle était la promesse qu’Hénoc comprenait et exprimait à Dieu : « Tu m’as fait et … tu m’as donné un droit à ton trône, non par moi-même, mais par ta propre grâce » (Moïse 7:59).
Devenir comme Dieu
Lorsque nous embrassons l’expiation, cela ouvre une nouvelle cache de pouvoirs spirituels qui sont un « ajout » pour l’homme et le dotent de traits divins qu’il ne peut générer uniquement à partir de sources internes. C’est alors que le but ultime de l’expiation est atteint : nous devenons à la fois « un » avec Dieu (la qualité rédemptrice) et « un » comme Dieu (la qualité exaltante). Telle était la promesse de Jean aux « fils de Dieu » que « lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui » (1 Jean 3:2 ; italiques ajoutées), pas seulement avec lui.
Certains pouvoirs de l’expiation nous purifient et nous rendent ainsi dignes de nous tenir en la présence de Dieu et de ne faire qu’un avec lui. De tels pouvoirs de purification lavent notre âme et nous laissent innocents (ce qui signifie sans péché), mais l’innocence n’est pas la perfection. L’innocence est l’entrée du chemin droit et resserré ; la perfection est la destination. Un nouveau-né est pur et innocent, mais il n’est certainement pas parfait dans le sens où il possède tous les pouvoirs de la divinité. Le Sauveur était pur et innocent à la naissance, mais il a lui-même progressé de grâce en grâce jusqu’à atteindre la plénitude de la divinité. Les écritures disent que le Sauveur « ne reçut pas la plénitude dès l’abord, mais continua de grâce en grâce, jusqu’à ce qu’il reçût une plénitude » (D&A 93:13). Joseph F. Smith a parlé du parcours progressif du Christ : « Même le Christ n’était pas parfait au départ ; il n’a pas reçu une plénitude dès l’abord, mais a augmenté en foi, en connaissance, en compréhension et en grâce jusqu’à ce qu’il reçoive une plénitude ».
C’est par la grâce que ces pouvoirs de l’expiation habilitants, dotants et exaltants, donnés mesure sur mesure et ligne sur ligne, transforment un homme en dieu. Le Sauveur en témoigna. Il nous a exhortés à écouter le message de Jean sur la grâce, afin que nous puissions aller au Père en son nom « et recev[oir] sa plénitude en temps voulu » (D&A 93:19). Il a ensuite décrit comment la plénitude est réalisée pour chacun de nous : « Si vous gardez mes commandements, vous recevrez sa plénitude et serez glorifiés en moi, comme je le suis dans le Père ; c’est pourquoi, je vous le dis, vous recevrez grâce sur grâce » (D&A 93:20). Ligne sur ligne, mesure sur mesure, grâce sur grâce, nous devenons un, comme lui et le Père sont un. C’est exactement ce que le prophète Joseph a enseigné : « Vous devez apprendre à être un dieu vous-même, … comme tous les dieux l’ont fait avant vous, à savoir, en passant d’un petit degré à l’autre et d’une petite capacité à une plus grande, de grâce en grâce, d’exaltation en exaltation, jusqu’à ce que… vous soyez capables de demeurer dans les embrasements éternels et de siéger en gloire, comme le font ceux qui sont assis sur leurs trônes dans la puissance éternelle ».
Comment un mortel reçoit-il la grâce ?
Mais comment la grâce nous est-elle transmise ? Comment Dieu transmet-il des qualités et des pouvoirs divins à un simple mortel ? Le Saint-Esprit est le moyen d’infusion de pouvoirs divins et de traits habilitants d’un être divin à un homme ordinaire. Dans une déclaration, Parley P. Pratt décrit son pouvoir de raffinage et de perfectionnement : « Le don du Saint-Esprit… stimule toutes les facultés intellectuelles, accroît, augmente, étend et purifie toutes les passions et les affections naturelles, et les adapte, par le don de la sagesse, à leur utilisation dans les limites de la loi. Il inspire, développe, cultive et fait mûrir tout ce qui est pur : les sympathies, les joies, les goûts, les sentiments filiaux, les affections de notre personnalité. Il inspire la vertu, la gentillesse, la bonté, la sensibilité, la délicatesse et la charité. Il développe la beauté de la personne, des traits et de la physionomie. Il procure la santé, la vigueur, l’activité et la sociabilité. Il donne de la vigueur à toutes les facultés physiques et intellectuelles de l’homme. Il renforce et donne la résistance nerveuse. En résumé, c’est, pour ainsi dire, de la moelle pour les os, de la joie pour le cœur, de la lumière pour les yeux, de la musique pour les oreilles et de la vie pour l’être tout entier ».
Toutes ces qualités divines, si éloquemment décrites par Elder Pratt, sont qualifiées dans les écritures de « dons spirituels » ou de « dons de l’Esprit » . . .
Moroni 10 contient le message de conclusion de Moroni, son « dernier sermon », aux générations de cette dispensation. Il vit très clairement notre époque : « Voici, je vous parle comme si vous étiez présents, et cependant vous ne l’êtes pas. Mais voici, Jésus-Christ vous a montrés à moi, et je sais ce que vous faites » (Mormon 8:35). Avec cette vision, quels seraient ses derniers adieux à cette génération qu’il connaissait si intimement ? Quel conseil pourrait-il lui donner pour l’aider, la sauver, voire l’exalter ? La réponse est Moroni 10. Moroni énonce certains dons de l’Esprit et conclut par la formule spirituelle qui nous rendra semblables à Dieu :
« Je voudrais vous exhorter à venir au Christ, et à vous saisir de tout bon don [c’est-à-dire aux dons de l’Esprit et aux autres bénédictions de l’expiation]. . .
« Oui, venez au Christ, et soyez rendus parfaits en lui, et refusez-vous toute impiété ; et si vous vous refusez toute impiété et aimez Dieu de tout votre pouvoir, de toute votre pensée et de toute votre force, alors sa grâce vous suffit, afin que par sa grâce vous soyez parfaits dans le Christ. . . .
« Et en outre, si, par la grâce de Dieu, vous êtes parfaits dans le Christ, et ne niez pas son pouvoir, alors vous êtes sanctifiés dans le Christ, par la grâce de Dieu, grâce à l’effusion du sang du Christ, qui est dans l’alliance du Père pour le pardon de vos péchés, afin que vous deveniez saints, sans tache » (Moroni 10:30, 32, 33 ; italiques ajoutées).
Moroni 10 est la dissertation doctrinale finale du Livre de Mormon. Il définit la relation entre la grâce, les dons et la divinité. La grâce qui découle du sacrifice expiatoire du Sauveur ouvre la porte du chemin divin, les dons sont le véhicule et la divinité la destination. Par la grâce de Dieu, les dons viennent, et avec l’acquisition des dons, la divinité émerge.
La version originale de cet article a été écrite par Tad R. Callister, extrait de « The Infinite Atonement », publiée sur LDSLiving.com sous le titre How God’s Grace Exalts Us When We Fall Short (+ How It Allows Us to Be Like God, Not Just with Him) et traduite par Christine.
French ©2019 LDS Living, A Division of Deseret Book Company | English ©2018 LDS Living, A Division of Deseret Book Company
Silvia Ghidini
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